Outre la livraison d'armes, où en est le développement des biocarburants ? Est-il crédible qu'ils aient été utilisés pour piloter des avions ? Quel effet ont-ils sur la pollution de l'air ?
Une technologie au stade de prototype pour l'utilisation de biocarburant
Le biocarburant ou agrocarburant repose sur des technologies de l'époque de l'automobile qui ne sont pas toujours écologiques - surtout lorsqu'elles conduisent à la déforestation, à l'agriculture intensive, au transport, au changement d'affectation des sols (zones où le carbone est stocké), aux prairies et autres transformations ou forêts, deviennent des terres cultivées). Pour atteindre un bilan écologique satisfaisant, les biocarburants en France doivent être produits majoritairement à partir de ressources qui ne concurrencent pas les matières premières alimentaires : algues, lisiers, résidus vinicoles, déchets de l'industrie du bois, de l'agro-alimentaire, de la transformation, ce qui nécessite des investissements dans matières premières.
Les générations de biocarburants
Les biocarburants de "première génération" sont le biodiesel (pour les véhicules diesel) ou le bioéthanol (pour les véhicules à essence). Le biodiesel est produit à partir d'huiles végétales, principalement d'huiles de canola, de tournesol, de soja et de palme, ou de graisses animales, voire d'huiles usagées. D'autre part, le bioéthanol provient de la fermentation de produits agricoles tels que la betterave à sucre, le blé, la canne à sucre ou le maïs. Ils sont déjà produits à l'échelle industrielle, mais en quantités limitées en raison de la concurrence avec les cultures vivrières. Les biocarburants de deuxième génération devraient résoudre ce problème à l'avenir. Ils sont fabriqués à partir de lignocellulose de bois (résidus forestiers) et de paille (résidus agricoles). La reconversion de son ancienne raffinerie de Lamède, en Provence, en une unité de production de biocarburants, actuellement la seule à avoir une capacité de production en France, a coûté au total 275 millions d'euros.
Des modèles économiques difficiles à trouver
Actuellement, les carburants conventionnels constituent encore au moins la moitié du réservoir par rapport au biocarburant pour des raisons économiques. Les carburants alternatifs sont chers, deux à quatre fois plus chers que le kérosène. Néanmoins, la feuille de route adoptée en 2020 vise l'inclusion des biocarburants dans le kérosène à un seuil minimum : 1 % à partir du 1er janvier 2022, puis 2 % en 2025 et 5 % en 2030. Afin de faciliter la construction de la filière, le Ministère de l'économie a été sollicité pour lancer une Lettre d'Intention dont nous connaîtrons le résultat fin juillet. L'objectif est de trouver des solutions techniques à la fois écologiques et réalistes pour tous les maillons de la chaîne.